Mont Myon 13-14 avril 2024
Après de multiples tentatives pour organiser des weekends de vol au mont Myon et autant d’annulations pour cause de météo chagrine, nombreux parmi les AEC en étaient arrivés à douter que le mont Myon existât vraiment. Pourtant, samedi 13 avril à la première heure, on est une bonne quinzaine de libéristes de tous niveaux du célèbre club de Voreppe à prendre la route pour les contreforts du Jura sous un ciel bien dégagé en se demandant bien ce qui cette fois encore fera flancher l’affaire.
Titi, Rémi et leurs belles arrivés la veille nous accueillent avec un café au camping de la grange du pin. Situé au bord d’un petit lac et à la lisère de la forêt, l’endroit est bien agréable.
Un œil sur les previ, un autre sur les messages des AEC encore en route qui crépitent sur le groupe, Titi semble avoir du mal à se convaincre que ce weekend se présente bien. Sans pression mais sans mollir, les tentes sont montées et on se met en route pour le vol du matin au mont Myon situé à une poignée de kilomètres. Après une reconnaissance rapide de l’atterro proche du camping on découvre l’atterro traditionnel et on écoute le briefing de Titi concernant l’aérologie des lieux : attention les gars, pas de brise de vallée ici, la masse d’air joue avec nos nerfs, regardez la biroute ! On écoute et on observe : cool, l’atterro est long. Moins cool il est en dévers avec des arbres taquins côté nord. Bon ce matin c’est calme. ça va le faire… Vers midi on grimpe à pied au déco situé 300m plus haut. Là haut, on découvre un large dôme accueillant et rien que pour nous avec une vue bucolique sur la plaine de la Bresse. C’est un espace peu pentu où on peut décoller, atterrir et pratiquer le gonflage. Le vol du matin dans une belle lumière tient ses promesses.
L’aérologie devient progressivement plus tonique. Au deuxième vol, on peut enrouler les thermiques et au dessus du déco on découvre vers l’est une jolie perspective sur le mont Blanc. En bas, la masse d’air joue avec les nerfs des pilotes au moment de l’atterrissage. Julien, victime de ses facéties se retrouve un peu long et il et stoppé net par la clôture en bout d’atterro. Pas de mal, mais la voile a plongé dans un gros buisson d’aubépine de fort méchante humeur qui fera preuve d’une évidente mauvaise volonté lorsque les AEC arriveront à la rescousse pour le libérer de l’intruse.
Avec les premiers thermiques, les parapentistes et biplaceurs locaux sont arrivés. Le déco se transforme bientôt en ruche où on fait du gonflage, on décolle et on atterrit à un bon rythme. Les décos demandent de la vigilance et en l’air il faut se faire une place dans la nuée des parapentes.
Rémi sera victime de cette fébrilité. Alors qu’il a décollé, Alain un parapentiste local en train d’atterrir se prend les pieds dans sa voile. Il arrivera finalement à se dégager et chacun poursuivra sa route sans dégât matériel mais emporte avec lui une émotion très vive. Ailleurs sur le déco, alors qu’il fait du gonflage, une petite rafale arrache un Nico twisté et désemparé. A force de freiner sa voile et de jurer, il finit par se poser dans un buis d’où les AEC vigilants viennent le sortir. Une fois la voile dégagée, Patrick viendra lui apporter ses bons conseils pour mieux gérer ce type de situation. Les champions du club sont déjà loin de ces petites tragédies. Accrochés au plafond, ils visitent la contrée depuis leur firmament.
Après ces jolis vols et petite mésaventures, la journée se termine joyeusement autour du barbecue du camping, puis les AEC ravis de leur journée rejoindront leurs tentes et leurs camions aménagés pour récupérer un peu en vue d’une nouvelle journée pleine de promesses.
Après une mise en règle des dépenses vite bouclée, on remet ça le lendemain avec un programme assez similaire à la veille.
Lorsque Alain arrive au déco, quelques noms d’oiseaux sont échangés avec notre Rémi, convaincu autant qu’Alain que l’autre est responsable de l’incident. Mais finalement, cette nouvelle journée nous offrira encore de nombreux vols et se déroulera sans incident particulier (ce qui montre qu’on apprend de nos erreurs).
Vers 17h, certains décident de finir cette chaude journée d’avril par une baignade dans le lac alors que les autres prennent progressivement le chemin du retour, chacun emportant le sentiment d’avoir vécu un joli moment du club des AEC et une grande reconnaissance pour Thierry qui a persévéré et finalement réussi à organiser cette belle sortie au mont Myon.
Nico Gérin
(merci aux photographes !)